(Série "les contes de la mère Couguar" : "La toison bleue" 8/8)
Madame Barbe-BleueJe suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
Tubleu ! damoiseaux étourdis,
Redoutez-moi : je suis ogresse,
Des ogresses du temps jadis
J'ai l'appétit et la tendresse ;
Jurant, sacrant comme un démon,
A ma barbe je dois mon nom.
Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
Pour bien juger de quels morceaux
Il faut que ma faim se repaisse,
Galant, qui crains les longs assauts,
Contemple cette barbe épaisse.
Sans trembler on ne peut la voir ;
Elle défîrait le rasoir.
Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
Voulant vous détruire en un jour,
Petits blondins, faibles espèces,
Que Vénus batte le tambour
Et lève un régiment d'ogresses ;
Pour vous faire de belles peurs
Je commanderais les sapeurs.
Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
Malgré mes appétits gloutons,
Jamais de jour qu'il ne me vienne
Des barbes de tous les cantons
Pour se mesurer à la mienne.
Barbe de prêtre, de robin,
Barbe de Turc et de rabbin.
Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
Mais, quoi qu'on fasse, je pâtis,
Et tout m'est bon lorsque je souffre.
Deux mille amants grands et petits
N'ont encor pu combler ce gouffre.
Bien d'autres non moins échauffés,
De ma barbe mourront coiffés.
Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
J'avalerais, sans les mâcher,
En un jour, deux abbés, trois carmes,
Les six gros garçons du boucher,
Huit portefaix et dix gendarmes ;
Quant tout un bataillon viendrait
Par ma barbe il y passerait.Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
Tubleu ! damoiseaux étourdis,
Redoutez-moi : je suis ogresse,
Des ogresses du temps jadis
J'ai l'appétit et la tendresse ;
Jurant, sacrant comme un démon,
A ma barbe je dois mon nom.
Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
Pour bien juger de quels morceaux
Il faut que ma faim se repaisse,
Galant, qui crains les longs assauts,
Contemple cette barbe épaisse.
Sans trembler on ne peut la voir ;
Elle défîrait le rasoir.
Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
Voulant vous détruire en un jour,
Petits blondins, faibles espèces,
Que Vénus batte le tambour
Et lève un régiment d'ogresses ;
Pour vous faire de belles peurs
Je commanderais les sapeurs.
Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
Malgré mes appétits gloutons,
Jamais de jour qu'il ne me vienne
Des barbes de tous les cantons
Pour se mesurer à la mienne.
Barbe de prêtre, de robin,
Barbe de Turc et de rabbin.
Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
Mais, quoi qu'on fasse, je pâtis,
Et tout m'est bon lorsque je souffre.
Deux mille amants grands et petits
N'ont encor pu combler ce gouffre.
Bien d'autres non moins échauffés,
De ma barbe mourront coiffés.
Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
J'avalerais, sans les mâcher,
En un jour, deux abbés, trois carmes,
Les six gros garçons du boucher,
Huit portefaix et dix gendarmes ;
Quant tout un bataillon viendrait
Par ma barbe il y passerait.Je suis, morbleu,
Madame Barbe-Bleue,
Tête-bleu ! corbleu ! ventre-bleu !
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