(Série "les contes de la mère Couguar" : "Le petit puceau" 1/8)
Il était une fois un Bûcheron et une Bûcheronne qui avaient sept enfants tous Garçons. L'aîné n'avait que 20 ans, et le plus jeune n'en avait que 18. On s'étonnera que le Bûcheron ait eu tant d'enfants en si peu de temps; mais c'est que sa femme allait vite en besogne, et n'en faisait pas moins que trois à la fois. Ils étaient fort pauvres, et leurs sept enfants les incommodaient beaucoup, parce tous étaient de sacrés branleurs. Ce qui les chagrinait encore, c'est que le plus jeune était fort délicat et ne disait mot : prenant pour idiotie ce qui était une marque de la bonté de son esprit. Il avait un vit fort petit et qui n'était guère plus gros que le pouce, et comme il n’avait pas trouvé de filles à baiser, on l'appela le petit Puceau. Ce pauvre jeune homme était le souffre-douleur de la maison, et on lui donnait toujours le tort. Cependant il était le plus adroit à branler, et le plus juteur de tous ses frères, et s'il parlait peu, il observait beaucoup les ébats de ses parents et ceux de ses frères avec les filles du village. Il vint une année très fâcheuse, et la famine fut si grande, que ces pauvres gens résolurent de se défaire de leurs garçons. Un soir que le jeunes étaient couchés, et que le Bûcheron baisait sa femme, il lui dit, le coeur serré de douleur :
Tu vois bien que nous ne pouvons plus nourrir ces branleurs ; je ne saurais les voir continuer à ne rien foutre de la journée, et je suis résolu de les mener perdre demain au bois, ce qui sera aisé, car tandis qu'ils s'amuseront à se pogner, nous n'avons qu'à nous enfuir sans qu'ils nous voient.
Ah ! s'écria la Bûcheronne, pourrais-tu bien toi-même mener perdre tes garçons ? Son mari avait beau lui représenter leur grande pauvreté, elle ne pouvait y consentir, elle était pauvre, mais elle était leur mère. Cependant ayant considéré qu’ils ne foutaient rien, elle y consentit, et alla se coucher en pleurant. Le petit Puceau avait profité du spectacle de leurs ébats et avait chopé tout ce qu'ils dirent, car ayant entendu de dedans son lit qu'ils soupiraient, il s'était levé doucement, et s'était glissé sous l'escabelle de son père pour les écouter sans être vu. Il alla se coucher et ne dormit point le reste de la nuit, songeant à ce qu'il avait à faire. Il se leva de bon matin, et emplit ses poches de préservatifs réservés par ses frères, et ensuite revint à la maison. On partit, et le petit Puceau ne dit rien de tout ce qu'il savait à ses frères. Ils allèrent dans une forêt fort épaisse, où à dix pas de distance on ne se voyait pas l'un l'autre.
Le Bûcheron se mit à couper du bois et ses fils s'installèrent dans une petite clairière pour se pogner en cercle . Le père et la mère, les voyant occupés avec leur teube , s'éloignèrent d'eux insensiblement, et puis s'enfuirent tout à coup par un petit sentier détourné. Lorsque les jeunes hommes se virent seuls, ils se mirent à paniquer sévère.
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